Jean Ducourneau, ostéopathe à Bordeaux en libéral, a été l’un des premiers à travailler ici, en secteur hospitalier, notamment auprès des nouveau-nés et des prématurés. D’abord au service néonatalité du CHU, à l’hôpital Pellegrin, puis récemment à l’hôpital Haut-Lévêque auprès des bébés opérés du cœur. Il a donc l’habitude de toucher, soigner et soulager des corps fragiles. Dans le même esprit, il fut aussi un pionnier en matière d’ostéopathie auprès des femmes enceintes.

Jean Ducourneau, ostéopathe des femmes enceintes. Photo S. L. (Source Sud Ouest)
« Jusque-là, personne n’osait trop les toucher, craignant sans doute de bouger un équilibre fragile, explique-t-il. Or, les femmes enceintes, même lorsque la grossesse se passe bien, souffrent de tas de petits maux qui encombrent leur quotidien. L’ostéopathie tend à diminuer les pressions sur les tissus. Les douleurs sciatiques, les problèmes viscéraux ne sont pas une fatalité. On peut aider à mieux vivre ces neuf mois. L’ostéopathie s’attaque aux bouleversements du corps liés aux changements posturaux et émotionnels. »
Une association aussi
Les femmes enceintes se passent le mot, aussi Jean Ducourneau s’est fait une spécialité dans son cabinet. Pourtant, il vient de créer une association avec d’autres ostéopathes, « Périnatalité et ostéopathie », avec une mission sociale, humanitaire, de recherche et d’enseignement. Une fois par mois (le dernier vendredi du mois), il se rend à la Protection maternelle infantile (PMI), cours Alsace-Lorraine à Bordeaux, afin d’intervenir auprès de femmes enceintes, à titre gracieux.
« Une consultation chez un ostéopathe coûte entre 50 et 70 euros. Ce n’est pas remboursé par la Sécu, certaines mutuelles, selon les contrats, prennent en charge une séance par an. Il faut être bien intégré socialement pour s’offrir un soin ostéopathique. Ma mission est de soulager. À la PMI, les patientes sont recrutées par les médecins et les sages-femmes, il s’agit de personnes en difficultés, dont la grossesse pose des problèmes de douleurs. Je m’occupe aussi de leur bébé. »
Jean Ducourneau assure des formations pour les kinés, ou les médecins, en kinésithérapie et périnatalité. Des sessions se déroulent deux fois par an, à Mimizan (sa ville d’origine), dans les Landes. Enseignant à l’école de sages-femmes, d’infirmières puéricultrices, toujours autour de la question de la périnatalité, il souhaite transmettre son savoir-faire et ses compétences, afin d’élargir la pratique au plus de femmes possibles. « Si les sages-femmes sont compétentes, elles pourront soulager lors de grossesses à risque, ou au moment de l’accouchement, pourquoi pas. Idem pour les bébés », affirme-t-il.
Source : Sud Ouest du 19 mai 2011 | Par Isabelle Castéra